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      Théorie de la Double Causalité ?      
         
         

 

Philippe GUILLEMANT

Dialogue avec l’Ange

 

 

 

Où l’on aura du mal à croire que l’Ange n’est qu’une partie de nous-mêmes…

« Je parle du sourire : la bouche représente la matière dans le visage. Elle est en bas. La force d’attirance vers le bas tire la bouche vers le bas, la force d’attirance vers le haut l’élève. Tout animal sait pleurer, gémir. Sourire, seul l’homme le sait. C’est la clef. Ne souriez pas seulement lorsque vous êtes de bonne humeur ! Votre sourire est sourire créateur ! Non pas sourire artificiel, mais sourire créateur ! Si les forces d’attirance vers le bas agissent, elles ferment. Tout est tiré vers le bas, tout. La bouche est de la terre. La force d’attirance vers le bas, c’est de la terre aussi….

Le sourire est à l’image de la délivrance, symbole : la force créatrice élève la matière…

Comment peux-tu reconnaître ta voie, si tu ne souris pas ? J’habite dans le sourire et je suis ta mesure. Le sourire est symbole : maîtrise sur la matière. Si tu lis un livre, tu l’approches de toi pour bien voir. Si tu veux me lire, il faut que tu t’approches. J’habite dans le sourire….

Je continue à parler du sourire. Vous passez à coté de lui, il est tellement connu ! Vous ignorez ce qu’il signifie. Le sourire est pont au dessus de l’ancien abîme, entre l’animal et ce qui est au-delà de l’animal, un abîme profond. Le sourire est le pont. Pas le rictus ni le rire. Le sourire. Le rire est le contraire des pleurs. Le sourire n’a pas de contraire….

La clef de tous tes actes, de ton travail, de ton enseignement, c’est le sourire. Essaie ! Mets tes protégés à l’épreuve pour voir s’ils arrivent jusqu’au sourire intérieur, car ensuite leur façon de se mouvoir va changer. Le sourire, c’est plus sûr que n’importe quelle gymnastique….

Le sourire est la prière de chaque petite cellule, de chacune, et elle monte jusqu’à la bouche. Le sourire élève au dessus de tout. C’est si simple ! Mais personne ne le connaît ! »

 

(Dialogue avec l’Ange, Entretien 35)

 

 

 

Le long d’un itinéraire volontairement improvisé, Danièle et moi traversions des paysages de toute beauté qui, par l’émerveillement suscité en nous ont probablement contribué à favoriser l’émergence des synchronicités surprenantes que j’ai vécues durant ces quelques jours de vacances. Et je rajouterai à cela un autre point positif relevant du même facteur : bien que Danièle partageât avec moi un niveau de confidence beaucoup moins intime que celui que j’avais avec l'Ange, son amour et son acceptation ont encore plus sûrement contribué à la réussite de l’expérience.

 

Ce qui était au départ un « jeu de l’Ange » est vite devenu une relation fascinante. Car disons le tout de suite, la principale raison qui s’est imposée à moi pour continuer à lui faire des demandes est la suivante : j’avais l’impression qu’à moins de disposer de pouvoirs très spéciaux, cette chose qui me répondait distinctement était forcément distincte de moi-même. Ce n’est que par la suite, ayant compris par quel mécanisme ce que j’avais considéré comme un Ange pourrait dériver des propriétés du temps lui-même, que j’admis que cet Ange pourrait bien n’être qu’un écho de mon mental, un reflet de mes intentions. Mais je n’en suis même pas encore certain, à cause d’une fâcheuse habitude à toujours douter de tout, y compris d’une théorie qui voudrait absolument se faire passer pour un modèle du temps minimaliste, pour ne pas dire simpliste.

 

Ma toute première demande à l’Ange était complexe, car j’étais réellement préoccupé (2ème règle) par la façon dont j’allais bien pouvoir aborder ce projet de livre sur le temps dont je n’avais même pas encore entamé la rédaction. J’étais en vacances et libéré de mes soucis professionnels, et le livre de Gitta me fascinait. Cette lecture me poussait comme une impulsion extérieure à réaliser cette expérience, au moins pour deux bonnes raisons : d’une part, je venais de me forger les règles d’attitude mentale à respecter, et d’autre part je voulais profiter de mes vacances qui allaient bientôt se terminer. Mais je me demandais comment concilier une approche censée avec de telles attitudes, et notamment ce besoin de faire émerger un sourire intérieur. Pour me compliquer la tâche, j’étais plongé dans des réflexions sur cette phrase de l’ange de Gitta, qui pouvait remettre en question la faisabilité de mon projet :

 

« L’instinct de l’homme a été faussé par le savoir »

 

Cet énoncé me faisait douter car je l’interprétais ainsi: rechercher le savoir, en l’occurrence la vérité sur le temps, en procédant à des expériences faisant appel à une communication instinctive avec des entités spirituelles, n’était il pas une stupidité, un délire, ou même tout simplement un interdit ? Tout savoir n’était-il pas nécessairement incompatible avec une communication angélique, faisant appel à des ressources instinctives, hors de tout champ de connaissance ? Instinct et raison ne devaient-ils pas rester distincts, séparés, incompatibles, justement parce que l’instinct est requis lorsque la raison manque !

 

Il faut comprendre qu’à l’époque, je n’avais pas encore de modèle de l’esprit. Je croyais encore à une dualité obligatoire séparant deux mondes, celui de la conscience et celui de la matière, et n’avais qu’une assez vague intuition de la double causalité.

 

Ce doute s’étant transformé en véritable préoccupation, je décidai alors, peut-être par dérision ou facilité, de faire à l’Ange la demande suivante :

 

« Tu sais que j’ai des doutes sur la faisabilité d’une approche rationnelle de ton monde. J’ai l’impression de toucher à l’inconnaissable, à l’impalpable, à l’interdit ! Eclaire-moi sur cette question aujourd’hui, par tous les signes que tu voudras ! »

 

Je prononçai cette phrase en pensée pour ne pas inquiéter Danièle.

 

A cause de la 5ème règle je ne pouvais pas poser une question qui nécessiterait une réponse par oui ou par non, car elle aurait entraîné de ma part un choix. Or il me fallait tenir compte d’une remarque de l’Ange, récurrente dans ma lecture en cours et qui était peut-être l’alinéa le plus important de la règle du jeu:

 

« L’homme conserve son libre arbitre et ses choix ».

 

A l’issue de ma question formulée en mon for intérieur de façon assez claire pour quelqu’un qui lirait dans mes pensées, et en essayant de regarder la lumière du soleil à travers le pare-brise de ma voiture (sachant que les anges sont des êtres de lumière, n’est-ce pas ?), je me demandais par quels signes je pourrais bien recevoir une réponse dans la simple contemplation de superbes paysages, mais je me rappelai que l’Ange de Gitta avait dit :

 

« Si tu prêtes l’oreille, même les pierres parleront ! »

 

Il n’y avait effectivement que des pierres, des roches et des montagnes autour de moi ! J’avais donc grâce à cette affirmation foi en ma demande, et c’est d’ailleurs la simultanéité entre cette foi et son côté rationnellement absurde qui eut pour effet de me faire sourire intérieurement, tout en m’amenant à un recul salutaire et détaché : j’étais prêt !

 

Je me rappelais ainsi avec humour et détente cette fonction du sourire intérieur découverte dans le livre de Gitta, condition de bon fonctionnement à toute communication avec l’Ange, et je supposais que j’étais sur la bonne voie. Mais j’avoue que, perdant inévitablement avec le temps un peu de ma foi, je m’inquiétais aussi sur ma santé mentale, ce qui eu au moins pour vertu d’accélérer l’oubli de ma question durant cette traversée… jusqu’à cette rencontre, moins d’une heure après.

 

En visitant à pied un village labyrinthique rencontré sur la route, nous parvenions à proximité d’une petite église quand je remarquai une porte grande ouverte accédant à une curieuse tribune, ornée de posters à destination des touristes. Immédiatement, une photo de Sainte-Thérèse de Lisieux, placée juste en face de l’entrée, attira mon attention. Je fus surpris par le regard perçant de cette femme qui semblait me parler, comme si la photo était vivante ! Je me remémorai aussitôt ma question à l’ Ange. Pour mieux comprendre ma surprise, il est utile de rappeler que Sainte-Thérèse n’était pas seulement une sainte mais aussi un écrivain, docteur de l’église et auteur de la célèbre poésie intitulée: « A mon ange gardien ». Cette rencontre avec Sainte-Thérèse commençait donc à ressembler par ce simple fait à une « synchronicité », puisque j’étais justement en train de débuter une expérimentation ayant pour but de convoquer mon propre ange gardien ! Mais j’étais dans une église et je n’avais pas lieu de m’étonner outre mesure de rencontrer des signes angéliques. Aussi, ce clin d’oeil de Sainte-Thérèse me semblait encore insuffisant pour conclure à une quelconque réponse.

 

Mais en m’approchant de cette photo pour lire la citation située juste en dessous, je découvris avec stupéfaction une parole de Sainte-Thérèse qui acheva de lever mon doute à ce sujet. Cette citation me révéla immédiatement à l’esprit que j’étais face à une réponse, à cause du contraste très étrange entre le personnage religieux que Sainte-Thérèse représentait et cette affirmation :

 

« Je n’ai jamais cherché que la Vérité ! »

 

La raison de ma surprise était que cette « recherche de Vérité » était justement le sujet central de ma très récente question à l’Ange. Il émanait curieusement d’une sainte pour laquelle on était en droit de se demander : pourquoi le mot « Vérité » plutôt que le mot « Amour » ? Depuis quand les saints recherchaient–ils la Vérité ? Pourquoi, le matin même où je remettais en question la capacité de l’ange à comprendre une recherche de vérité scientifique, tombais-je sur cette phrase d’une personne angélique cautionnant une telle recherche de vérité ?

 

Mais était-ce bien une synchronicité, plutôt qu’une simple projection ? Si oui, son improbabilité était-elle contenue dans le lien entre Sainte-Thérèse et l’angélisme, ou dans le décalage entre la citation et celle qu’on s’on serait attendu à lire comme par exemple: « Je ne me suis jamais consacré qu’à l’Amour » ou toute autre chose ayant trait à l’Amour ?

 

De la part d’une sainte, je n’imaginais pas une recherche de Vérité car les chemins de la Vérité et de l’Amour me semblaient très distincts, voire incompatibles. J’étais donc fasciné par cette citation et je compris finalement que ce simple émerveillement justifiait à lui seul le fait que j’étais bien en face d’une réponse.

 

Quoique je m’efforçai de douter toujours, je conclus que par l’intermédiaire de Sainte-Thérèse l’Ange me disait qu’il n’y avait pas de contre-indication à rechercher la vérité sur des questions de foi spirituelle ou religieuse. C’était exactement la réponse à la préoccupation que j’avais en formulant ma question.

 

Il s’agissait donc d’un encouragement clair à poursuivre ma recherche de dialogue. La seule chose qui me gênait dans cette recherche venait d’être balayée : le caractère à priori incompatible entre mon attitude expérimentale excessivement rationnelle et la réceptivité à priori nécessaire pour contacter une telle entité angélique.

 

Mais le scepticisme revient toujours en force dès que l’on est un peu fatigué ; aussi, ne tardai-je pas à me dire que le caractère improbable d’une rencontre avec un personnage comme Sainte-Thérèse, dans une église, était somme toute assez faible, et que le caractère original du contenu de la citation, et surtout son affinité avec le contenu de ma question, n’étaient improbables qu’en apparence : ils étaient simplement le fruit de mon imagination, et par conséquent cette rencontre ne pouvait pas vraiment, à ce titre, être qualifiée de synchronicité, et encore moins de réponse de l’Ange. En tant que rationaliste, je ne pouvais que rechercher des raisons de douter, en calculant des probabilités pour savoir si j’étais réellement en face d’une synchronicité, mais ces probabilités étaient vraiment difficiles à calculer.

 

Ne pouvant passer mon temps à cogiter sur la citation de Sainte-Thérèse, car j’étais après tout en vacances, je décidai de photographier l’illustration et de remettre mes conclusions à plus tard. Néanmoins, tous ces doutes m’avaient amené à me demander si la quête de Vérité de Sainte-Thérèse était scientifique ou spirituelle, et ce que le mot « Vérité » signifiait pour elle. Car il se pouvait bien après tout que Sainte-Thérèse se contrefiche de toute vérité scientifique.

 

Je m’interrogeai ainsi sur la notion de Vérité dans le domaine spirituel, tourmenté par la question de la compatibilité entre deux types de « connaissance », spirituelle et scientifique. Je me fourvoyais peut-être à vouloir rechercher une vérité d’ordre expérimentale ou scientifique sur le monde de l’Ange, et que la seule vérité vers laquelle m’inclinait sa réponse était morale, centrée sur l’authenticité de l’être, vers l’amour. Aussi, je ne formulais pas vraiment de question, et mes interrogations restaient centrées autour de la question initiale.

 

Le lendemain, nous arrivions à Digne et, comme à l’accoutumée, à chaque fois que j’en ai l’occasion, je pénétrai dans une librairie et recherchai des nouveautés dans les rayons « Sciences » et « Spiritualités ». Je repérai alors immédiatement un livre intitulé : « Les sons de l’Univers ». Intrigué par ce titre et le prenant en main pour voir ce dont il était question, je fus surpris en lisant son sous-titre :

 

« Du Lien entre l’Ame et la Science »

 

Or je venais la veille, après avoir douté de l’interprétation à donner à la citation de Sainte-Thérèse, de m’interroger sur la compatibilité entre vérité spirituelle et connaissance scientifique. Je pensais immédiatement : Tiens donc, encore une coïncidence ! Ce lien entre ma préoccupation du moment et ce sous-titre indique-t-il que l’Ange me répond à nouveau ? Je restai là interloqué devant ce titre, avant de me poser cette question : l’Ange me propose-t-il de lire ce livre, ou sa réponse est-elle toute entière contenue dans ce sous-titre, en l’occurrence qu’il existe bien un lien entre l’âme et la science ?

 

Après l’avoir feuilleté rapidement, je fus déçu par son contenu trop abstrait à mon goût, tournant indéfiniment autour du pot sans jamais saisir la question de façon originale. Il s’agissait plus d’une compilation d’analyses sur les rapports entre l’Ame et la Science que d’une pensée synthétique. J’étais donc déçu et mon scepticisme reprit rapidement le dessus.

 

Je rangeai le livre et m’apprêtai à rechercher d’autres ouvrages dans le même rayon. Juste à ce moment-là, avant même que j’ai le temps de repérer un autre livre, la libraire introduisit dans le même rayon un exemplaire des « Dialogues avec l’Ange » que j’étais justement en train de lire !

 

Je fus tellement surpris que je ne pus me retenir de lâcher un « hein » avant de me décontracter comme quelqu’un qui vient d’être totalement désarmé, qui ne peut plus se débattre, qui ne peut plus douter. Je pensai :

 

« Mais qu’est-ce qu’il est en train de me dire ? »

 

Et les réponses affluaient instantanément: il était en train de me dire avec le sous-titre du premier livre que j’avais saisi qu’il y avait bien un rapport entre l’âme et la science, mais il me précisait en exhibant les « Dialogues avec l’Ange » que si je voulais trouver la vérité sur ce rapport, je ne devais pas lire d’autre livre que celui là même qui était déjà mon livre de chevet.

Je venais de recevoir un enseignement de la part d’un « Esprit » ! Et cela rejoignait parfaitement ce que Sainte-Thérèse m’avait déjà enseigné : elle ne faisait elle-même, pourtant digne représentante d’un monde spirituel, que rechercher la Vérité ! Le clou était donc enfoncé.

 

En remettant en rayon les « Dialogues avec l’Ange », l’Ange me disait donc:

 

« Halte-là, tu vas t’égarer, n’oublie pas mon livre ! »

 

Et pourquoi ce « Halte-là » ? Pour que je comprenne clairement, dans un réflexe intuitif,  la réponse à ...

...

...

...

...

...

...

 

Il était en tout cas clair que je venais de vivre une nouvelle synchronicité, à la fois très improbable et totalement pertinente par rapport à mes questions.

 

Ce constat n’était pas fait pour me rassurer quant à la suite du comportement que je devais adopter si je voulais poursuivre l’expérience. Il était trop puissant. Il aurait été plus simple que je conserve mes doutes et que j’arrive à la conclusion que le dialogue ne fonctionne pas. Tout serait rentré dans l’ordre, et j’aurais continué mon voyage de vacances l’esprit libéré.

 

Car imaginez-vous devant les conséquences d’un tel constat : une porte béante sur un chemin déviant, et moi comme un enfant à qui l’on omet de barrer la route à des comportements asociaux ! Le déséquilibre pointe au bout du chemin, n’est-ce pas ?

 

En effet : que faire devant une telle situation ? Continuer l’expérience ? Poser de nouvelles questions ? Se creuser la tête pour imaginer comment pourrait se manifester la prochaine synchronicité ? Faire en sorte d’entrer dans de nouveaux lieux ou de provoquer des rencontres afin de susciter une nouvelle réponse ? Comment alors ne pas penser qu’à chaque fois qu’on franchira le perron de lieux propices à de nouvelles rencontres, notre Ange va peut-être les exploiter pour nous envoyer un message ? Et si ce n’est pas le cas, comment ne pas être déçu ? Comment formuler chaque nouvelle question ? Et comment l’oublier aussitôt afin de favoriser la réponse ? Comment ne pas se demander, lorsqu’on a l’occasion de choisir entre deux routes, quelle est celle vers laquelle nous incline l’entité invisible afin de répondre à notre requête? Pourquoi n’y aurait il pas en effet un meilleur chemin ? L’Ange a-t-il le moyen de répondre quelque soit le chemin emprunté ?

 

De quoi devenir complètement fou !

 

Je ne savais répondre clairement qu’à cette dernière question : non, l’Ange ne peut pas me répondre si j’emprunte un chemin connu ou habituel, car il y a de fortes chances pour que cela annihile toute possibilité de dialogue (8ème règle). Pour provoquer une réponse de l’Ange, il faut créer de la nouveauté (Aide-toi, le ciel t’aidera) !

 

Le problème est que la création systématique de nouveauté, dans l’attente d’un message, est très embarrassante. En bon touriste conduisant sa voiture sur le chemin de nouveaux imprévus, on arrive plus à s’empêcher de provoquer la nouveauté en sortant systématiquement des sentiers battus, et on se perd ainsi très facilement.

 

C’est alors que pour me débarrasser de cette tendance à interpréter des signes comme autant de messages, j’eus l’idée de confier à l’Ange l’instruction suivante :

 

« Lorsque le kilométrage de ma voiture affichera 191191, nombre correspondant à la date de naissance de mes enfants, envoie-moi des signes me permettant de savoir quel comportement tu me conseilles d’adopter avec eux la semaine prochaine, et où tu me suggères de les emmener ».

 

Je devais en effet recevoir mes enfants à mon retour de vacances, et je souhaitais en profiter pour partager seul avec eux certaines activités, mais je n’avais encore rien organisé.

 

En dehors de mon projet d’écriture, cette question était ma principale préoccupation. Ainsi formulée par ce kilométrage comme un rendez-vous, elle avait l’avantage de me permettre de ne pas être constamment en train de surveiller la manifestation de signes de réponse de la part de l’Ange. Je n’avais qu’à attendre d’arriver au kilométrage attendu. Néanmoins, je n’échappais pas à la tentation de calculer l’endroit approximatif où il risquait d’avoir lieu. Ayant déjà posé la question à l’Ange et n’étant pas dupe de cette anticipation susceptible de me faire influer sur la réponse, je lui précisai ma question :

 

 « Fais en sorte que malgré mon inclination à anticiper les lieux, je puisse être convaincu par ta réponse. J’ai en effet du mal à m’empêcher d’agir – en rallongeant mon parcours - pour parvenir au kilométrage attendu en un lieu particulièrement plaisant à mes yeux, par exemple où j’aimerais vivre avec mes enfants. Il te faudra donc faire preuve d’imagination pour que je ne puisse pas faire un tel calcul et continuer ainsi de relever ton message comme venant bien de toi. Il faudra donc que tu me réserves en ce lieu une belle surprise ».

 

Je ne prononçai pas un tel message à voix haute mais je marquai clairement cette demande dans mon for intérieur.

 

J’avais en effet une vague idée de l’endroit approximatif où je préférais me trouver lorsque ce kilométrage serait atteint : dans la montagne au sud-ouest de Digne. Je désirais que d’excellentes « énergies » soient présentes en ce lieu. Je ne connaissais pas cette montagne, mais je voulais éviter de me retrouver au km 191191 sur l’autoroute du retour ou encore dans une zone commerciale. Je me voyais mal en train de photographier l’environnement d’une autoroute ou d’un supermarché dans l’idée de rechercher plus tard les signes d’une réponse positive.

 

C’est ainsi que je compliquais la tâche de l’Ange pour lui éviter de me décevoir car je continuais de douter. Au pire j’en serais débarrassé. Et avec le recul, je remarquais que la synchronicité de la librairie ne m’avait pas suffit. Je me demandais si l’Ange m’incitait vraiment à continuer de lire ce fameux livre. Si oui, était-ce pour encourager la poursuite de mon expérience, était-ce vraiment pour m’inciter à écrire le mien, ou tout simplement pour agrémenter ma culture personnelle sur l’Ange lui-même?

 

La fatigue s’en mêlant, je doutais même de la question de savoir si je devais vraiment écrire un livre sur cette méthode destinée à engendrer des synchronicités, étant donné que je serais en fait très embarrassé pour parler de l’Ange. Manifestement, ce dernier n’était plus tout à fait une abstraction et bien au contraire il ressemblait de plus en plus à une entité réelle. Or je ne voulais pas prendre le risque de me ridiculiser, en tant que scientifique. Et du même coup, mon projet de livre était en train de partir à la trappe.

 

J’avais plus de 50 km à perdre pour atteindre le kilométrage attendu dans la montagne où je souhaitais parvenir, et je fus par conséquent atteint d’une bougeotte qui commençait à devenir excessive. C’est ainsi que je décidais d’emmener Danièle au restaurant et qu’il nous arriva ensuite ce que j’ai déjà décrit en début de deuxième partie : deux synchronicités, vécues l’une à Digne, l’autre à La Javie, se succédant en moins de 24 heures et clairement porteuses de la même signification, à tel point que ma compagne elle-même, les vivant de la même façon que moi, s’est à chaque fois exclamée :

 

« Cela veut dire que tu dois écrire ton livre ! »

 

Cet ordre me fut donc répété deux fois, comme pour mettre fin à mes doutes, alors que ce projet d’écrire restait plus ou moins dans mes intentions. Mais les doutes que j’entretenais transportaient avec eux le risque que je minimise tout ce que je venais de vivre. Pour cesser de minimiser, il a fallu que je vive une avalanche de synchronicités porteuses de la même signification : j’avais à écrire sur un sujet bien précis, et j’avais besoin d’une détermination solide pour mettre fin à une attitude dubitative risquant a priori de me faire abandonner mon projet.

 

Il y a une remarque intéressante à faire sur une telle avalanche : le scepticisme ne constitue pas nécessairement un...

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A travers quatre synchronicités, L’Ange m’avait donc par deux fois confirmé le sujet, et par deux fois rappelé de m’atteler à la tâche. Je garde le souvenir de cette expérience comme celle d’avoir reçu un ordre !

 

Un ordre que je me serais envoyé à moi-même en passant par les couloirs de mes temps futurs ! N’est-ce pas un drôle d’écho ?

 

Il me reste ici à témoigner des dernières synchronicités que nous avons vécues juste avant de terminer nos vacances, celle du fameux kilométrage 191191.

 

Après avoir quitté La Javie puis roulé sur une trentaine de kilomètres, je stoppai la voiture au kilométrage exact attendu (191191.0) au sud-ouest de Digne, à un ou deux kilomètres du village de Champtercier, sur une petite route de moyenne montagne à environ 700 mètres d’altitude, toujours située sur la Route du Temps. Rien de particulier à première vue excepté de superbes paysages, comme d’habitude. Je me demandai ce qu’il fallait lire dans ces paysages et pris même quelques photos quand je remarquai en face de nous à environ 100 mètres sur la route, une bifurcation avec un panneau indiquant « Camping de Fontliesse ».

 

Un camping ! J’avais justement pensé emmener mes enfants camper la semaine suivante, mais une incertitude météo et le froid du mois d’août m’avaient amené à envisager un autre programme que je n’avais pas encore fixé.

 

Mes premières pensées furent: eh bien il va sûrement faire beau et je vais donc les emmener camper, ce qui sera parfait ! Et je commençais à calculer la probabilité pour tomber sur un camping le long de ce kilomètre: si je comptais quelques dizaines de camping sur quelques milliers de kilomètres de route, cela me faisait une probabilité de l’ordre de 1% : pas mal, mais est-ce que cela méritait l’appellation d’origine contrôlée de « véritable synchronicité » ? Le hasard pouvait là aussi, avoir joué.

 

Me paraissant évident qu’il fallait choisir la bifurcation du camping - sans ce panneau, j’aurais continué tout droit et la voiture serait restée en pleine nature tout le long du kilomètre 191191 - nous nous sommes arrêtés trois cent mètres plus loin en face de la maison des propriétaires dont le terrain de camping, manifestement vide de toute tente, était situé en contrebas.

 

Curieusement, toutes les portes de cette maison étaient grandes ouvertes et nous invitaient à entrer. A peine à l’intérieur, nous constations que la maison faisait aussi office de gîte, mais que tous les lits de ce gîte étaient absolument vides et non défaits : aucun occupant apparemment, ce qui nous fut confirmé par les propriétaires réveillés.

 

Après avoir fait cette constatation des lits vides, je réprimai intérieurement une interprétation : les lits de mes enfants resteraient-ils vides, eux aussi ?

 

Dans l’ensemble, la maison était particulièrement accueillante, ouverte, charmante et située dans un paysage de rêve. J’aurais vraiment aimé y habiter. Dans l’entrée principale du rez-de-chaussée on pouvait lire sur une affiche murale une citation de Jean Giono, dont voici quelques lignes :

 

« Celui qui voudra entrer dans ces territoires heureux, trouvera les portes ouvertes... La Haute-Provence, c’est par excellence la patrie de la lumière et du silence. On peut marcher des journées entières seul avec soi-même dans une joie, un ordre, un équilibre, une paix incomparables. Ce pays vous fait comprendre l’organisation la plus noble de la terre : une simplicité pleine de sagesse oblige à la paisible, à la plus durable des joies : il entoure d’une logique si éblouissante que vous êtes désormais habité par un dieu de lumière et de pureté. »

 

Ces paroles me firent frissonner de joie, et il me semblait évident que l’Ange répondait de façon magistrale à ma demande. Ceci me fut confirmé par l’accueil très chaleureux des occupants, un couple avec lequel nous sympathisâmes tandis qu’ils nous faisaient visiter leur gîte.

 

J’avais donc le sentiment que l’Ange m’avait répondu, et qu’il aurait difficilement pu faire mieux, étant donné l’ambiance exceptionnellement harmonieuse de l’endroit, mais je ne comprenais pas encore très bien son message qui ne répondait qu’à une partie de ma question :

 

« Quel comportement dois-je adopter avec mes enfants ? » Les emmener dans un camping, d’accord… mais, et mes activités avec eux ?

 

Je ne compris le véritable sens de cette synchronicité que quelques jours plus tard, quand après avoir attendu patiemment à l’aéroport, je réalisai que mes enfants ne viendraient pas passer leur semaine de vacances avec moi : en remarquant dans le gîte l’absence de tentes et tous ces lits vides, ma compagne et moi avions eu la même pensée, que j’avais immédiatement réprimée. En dépit de la grande déception que j’éprouvai, l’Ange m’avait répondu d’une façon pertinente, et même plus : cette fois ci, avec beaucoup de ...

 

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