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      Théorie de la Double Causalité ?      
         
         

 

Philippe GUILLEMANT

Les traces du futur

 

 

 

Où l’on découvre que nos intentions sont susceptibles de causer des effets dans le futur qui deviennent à leur tour des causes futures d’effets présents.

« Cette fois ci j’espère que tu as compris ! »

 

Danièle m’exhibait avec un sourire rayonnant la note du bar restaurant où nous venions de déjeuner.

« 22 euros ! Encore un 22 ! Attends, je vais le prendre en photo !»

Nous venions de croiser une voiture immatriculée dans le département 22, peu après avoir quitté la D22 pour aller déjeuner dans ce restaurant de La Javie. Et je venais d’expliquer la veille à Danièle, après avoir pris en photo cette borne D22, que j’avais tendance à tomber sur des suites de 22 à des moments décisifs de ma vie. J’étais donc amusé mais aussi très intrigué par ce nouveau 22 que Danièle semblait me désigner et qui cautionnait mes dires, car je me demandais ce qui pourrait bien se passer de si important ce jour-là !

Elle éclata de rire :

« Mais non, ce n’est pas ça ! Regarde le nom en haut ! Il faut vraiment que tu écrives ton livre !»

Elle n’avait pas du tout remarqué le 22 de la note ! Elle m’indiquait seulement le nom de ce bar restaurant:

« Le nouveau roman »

J’apercevais ce nom médusé, car c’était une référence à la littérature, une fois de plus ! Il n’y aurait pas eu de quoi s’étonner outre mesure si la veille au soir, je n’avais pas vécu une coincidence ayant la même signification littéraire, juste après avoir expliqué à Danièle mon intention d’écrire un livre sur le sujet des synchronicités. Nous étions en vacances dans la réserve géologique de Haute-Provence, et je voulais justement expérimenter ce genre de bizarreries de la vie en nous plaçant sans cesse en face de situations imprévues. Je commençais en effet à avoir une certaine idée de leur mécanisme et de la façon de les provoquer. Et pour ne pas inquiéter ma compagne, je lui avais tout raconté afin de la rendre complice de mes excentricités.

 

Parmi celles-ci, j’avais décidé la veille au soir de l’emmener au restaurant à Digne, alors que nous avions tout ce qu’il fallait pour dîner sur place agréablement au lieu-dit de notre gîte d’étape à Draix, situé à une quinzaine de kilomètres. Nous étions fatigués et ce n’était pas raisonnable. Danièle avait beau avoir des qualités qui lui permettaient de ressentir qu’il fallait me laisser suivre mes impulsions sans chercher à les contrecarrer ni même à les comprendre, ce soir-là j’avais tout de même exagéré, et c’est pourquoi je lui avais tout expliqué.

 

Cette bougeotte que j’avais afin de favoriser l’inattendu pour provoquer des synchronicités fonctionnait parfaitement bien, ne serait-ce que parce qu’elle avait introduit un véritable « plus » à nos vacances, ainsi enrichies de variétés de situations imprévues et souvent enchanteresses. Ce gîte que nous avions d’ailleurs trouvé au bout de la D22 à Draix était situé dans un environnement superbe et nous y avions été très bien accueillis. Nous n’avions réellement pas besoin d’aller dîner en ville ce soir-là.

 

Pour compliquer les choses, arrivés à Digne il y avait une foire et il fut très difficile de trouver une place de stationnement. Pour ajouter au cocasse de la situation, notre voiture était chargée d’affaires que le coffre ne suffisait pas à contenir et je craignais le casse, comme cela m’était déjà arrivé à Marseille. Après avoir tourné pendant cinq minutes à la recherche d’une place de stationnement visible depuis un restaurant, je finis par en trouver une, probablement le seul et unique emplacement libre à 500 mètres à la ronde ! Heureusement, car je commençais à regretter ma décision de dîner en ville, et j’avais peur que ma compagne n’ait plus confiance en mes initiatives déviantes.

 

Enfin installés à la table de ce restaurant, et alors que nous prenions l’apéritif, elle me fit alors remarquer que nous nous étions garés juste en face d’une librairie :

 

« Tu as vu où tu t’es garé ? »

 

Cette librairie me rappela immédiatement mon « intention » d’écrire, encore hésitante mais que je venais de lui confier, et elle avait compris la même chose que moi:

 

« Ca veut dire que tu dois écrire ton livre ! »

 

Bien que je me demandais effectivement si je n’avais pas provoqué ce phénomène en réveillant cette intention, d’autant plus que c’était bien le genre de résultat que je cherchais, je doutais encore. Et j’avoue qu’à cause de ce doute persistant à dénoncer des projections, je ne pouvais m’empêcher ce soir-là de rechercher une autre explication, en faisant le calcul de la probabilité a priori de me retrouver garé en face de cette librairie. Ne l’aurais-je pas inconsciemment recherché ? Etait-il vraiment certain que c’était la seule place qui restait ?

 

Ce ne fut donc que le lendemain, dans cette Pizzeria de La Javie, après avoir vécu une avalanche de synchronicités que je décrirai dans sa totalité dans la troisième partie (seules sont citées ici les deux dernières) que je reçus avec la note que me tendit Danièle le coup de grâce qui m’a convaincu de m’atteler sans tarder à la rédaction de ce livre, comme si l’ « univers » me l’avait ordonné, chose que je fis réellement quelques jours après, à mon retour de vacances.

 

Et comme pour me signaler que ce jour-là, en prenant la décision d’écrire ce livre, j’allais peut-être changer ma vie, la dernière coïncidence de l’avalanche était accompagnée d’une série de 22 !

 

J’avance ici l’hypothèse que ces exemples vécus constituaient des traces de mon futur, mais avec cette fois-ci une intervention évidente de mon intention, probablement amplifiée par une réelle volonté de m’ouvrir à ses effets.

 

Ce genre de manifestations du hasard, suspectées pouvoir être qualifiées de véritables « traces du futur » téléguidées par l’intention, revêt ainsi une particularité très intéressante : ces traces sont potentiellement contrôlables !

 

La manifestation de telles traces implique nécessairement la présence d’une intention personnelle, ne serait-ce que parce que sans ce genre d’intention permettant de les interpréter, on ne saurait les différencier du hasard.

 

Cette intention, si elle est fiable, porte en elle effectivement un véritable potentiel de réalisation, susceptible de produire des effets dans le futur. Mais jusque-là, rien de nouveau sous le soleil, on attend toujours que l’univers nous fasse cadeau de son mode d’emploi !

 

Revenons maintenant à notre recherche de traces du futur, en les considérant cette fois ci sous l’angle de leur finalité sous-jacente : elles témoignent en effet nécessairement d’une certaine orientation vers les futurs dont elles sont les traces. D’où vient cette orientation ? Voilà la question.

 

On peut reformuler cette question ainsi : quels sont les observations que l’on peut faire autour de nous qui ...

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Prenez par exemple la découverte fortuite d’un trésor qui permet à son découvreur de réaliser un projet dont il rêve, mais dont il n’avait pas la moindre intention apparente de réalisation, faute de moyens. Dans ce cas on peut considérer que le fait pour cette personne de trouver, par hasard, un tel trésor constitue une trace d’un futur dans lequel ce qu’elle désire le plus va se réaliser, la trace n’étant pas le trésor lui-même mais sa découverte. A la condition que cet événement ne soit pas provoqué artificiellement par quelqu’un qui souhaitait généreusement mettre ce trésor à la disposition de notre découvreur !

 

Dans ce genre de cas où une intention semble « réveillée », au contraire des traces du futur apparemment non intentionnelles, ou dont l’intention est cachée ou inconsciente, on s’aperçoit que le hasard, encore le hasard, fait à chaque fois émerger en quelque sorte une information sur un potentiel nouveau, inexistant dans le passé avant que la découverte n’ait eu lieu. En effet, si notre découvreur avait gagné l’argent nécessaire en travaillant, ou s’il l’avait reçu de quelqu’un d’autre, alors l’information « individu en possession d’une somme d’argent lui permettant de réaliser son rêve » n’aurait été qu’une trace du passé, et c’est la causalité qui aurait été invoquée pour expliquer cet état de fait. Le hasard nous permet donc de ne pas ranger dans la catégorie « trace du passé » un fait déterminant pour modifier l’avenir.

 

Je parle ici de « modification d’avenir » car on admettra volontiers l’existence sous jacente d’une version en quelque sorte ordinaire de notre vie, que nous aurions réellement vécue si le hasard n’était pas intervenu pour nous mener sur une autre branche de vie.

 

Serait-ce donc que certains événements susceptibles de bouleverser la vie d’une personne constituent de véritables traces du futur, à partir du moment où il dépendent du hasard, du vrai hasard, accompagné de ce rôle maintenant évident de notre intention ?

 

La réponse est oui, c’est évident ! Mais remarquez bien que nous n’avons toujours pas supposé la moindre influence non causale de l’intention ! Et pourtant, nous avons déjà trouvé par cet exemple une preuve de l’existence de traces du futur dans lequel elle joue un rôle manifeste !

 

Pour creuser maintenant la question du rôle de l’intention, considérons maintenant notre trace du futur, dans laquelle l’intention joue cette fois-ci un rôle moteur, du point de vue de la Loi de Convergence des Parties. Rappelons qu’il s’agit ici d’une trace de la réalisation future de l’objet des rêves d’un individu. Or, si l’on se positionne maintenant dans le futur concerné avec ce rêve réalisé, sans savoir comment c’est arrivé, il faut bien constater qu’il y a un problème : comment notre homme a-t-il fait pour réaliser son rêve ? Par ses propres moyens ? Avec le soutien d’autrui ?

 

Supposons maintenant que ce futur imaginaire soit « activé » dans le sens où sa probabilité d’advenir a été surélevée au niveau nécessaire, sans que l’on sache exactement comment, en tout cas pour le moment.

 

Pour faire coller ce futur imaginaire avec le présent avant la découverte, on se retrouve en face de l’obligation de dérouler en sens inverse du temps un scénario adéquat, mais avec l’obligation de laisser de côté tout scénario purement causal faisant intervenir les qualités propres de l’individu, son travail ou les aides qu’il peut solliciter.

 

Pour faire face à cette obligation entraînant un scénario beaucoup plus imprévisible, la Loi de Convergence des Parties sera donc contrainte de produire une modification des trajectoires de vies dans l’univers de façon à mettre en présence notre homme et la somme d’argent nécessaire à la réalisation de son rêve !

 

Mais de quelle liberté la Loi de Convergence disposerait-t-elle pour réussir à agir ainsi ?

 

La réponse qui s’impose, comme dans le cas du verre cassé, est la suivante : elle dispose d’une foule d’aléas possibles, qui va du hasard des rencontres à la simple dispersion naturelle des trajectoires de vie, inhérente à l’indéterminisme qui préside au déroulement normal du temps.

 

Elle peut même faire en sorte que, si le trésor est enterré, notre homme prête attention au sol en faisant tomber un fruit ou une feuille, si leur intervalle de chute indéterministe a des chances de croiser la trajectoire de notre homme. Il sera alors simplement passé au bon moment, au bon endroit, et aura suspecté quelque chose d’enterré là, sous son regard.

 

C’est donc juste une question de synchronisme, à condition que l’environnement de notre découvreur s’y prête. Si le trésor était dans cet environnement depuis longtemps, il était inutile pour la Loi de Convergence de passer par un scénario plus complexe. Le chemin le plus simple était de ne rien changer à la structure de l’univers, et de profiter de quelques aléas dans la trajectoire de notre homme.

 

Lequel d’entre nous peut-il prétendre savoir toujours exactement où il va et marcher toujours exactement à la même vitesse ?

 

A ceux qui maintiendraient qu’il n’existe qu’une seule possibilité de trajet, et qui ...

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Prenons maintenant un exemple qui va commencer à nous faire discerner le rôle potentiel de l’intention dans la formation des traces du futur. Pour réaliser un projet qui me tient à cœur j’ai besoin d’une information clé, sans même le savoir. C’est même justement parce que je ne sais pas que j’ai besoin de cette information, et que je crois disposer déjà de tout ce dont j’ai besoin pour réaliser mon projet, sauf peut-être quelques détails, que j’ai la détermination très confiante de réaliser ce projet. Cette confiance m’apporte d’ailleurs l’assurance que je saurai gérer tous les détails à résoudre pour atteindre mon objectif.

 

C’est alors que, par le plus grand des hasards, je rencontre une personne qui m’apporte un élément clé indispensable, sans lequel je n’aurais jamais pu mener à bien mon projet : un conseil, un contact humain ou tout autre élément clé !

 

Comment est survenue cette rencontre ? Comment ai-je ainsi fait l’économie d’un enseignement qui aurait pu être très long ? Aurais-je ainsi, sans le savoir, suscité ma chance ?

 

Nous avons évidemment le plus souvent l’impression que nous sommes incapables de programmer notre futur, particulièrement dans ces cas précis où nous n’avons pas les moyens de réaliser celui qu’on souhaite.

 

Pourtant, si l’on considère notre Arbre de Vie, la voie qui nous mène à cette réalisation existe déjà, même si elle est très improbable. Le problème est qu’elle coexiste avec d’autres voies qui nous mènent vers l’échec et qui ont une plus forte probabilité, tant qu’on ne connaît pas l’élément clé de la réussite.

 

La solution consisterait donc à augmenter la probabilité de la voie du succès, jusqu’à ce qu’elle dépasse celles des autres voies.

 

Voyons déjà comment ce genre de probabilité pourrait simplement augmenter.

Supposons que, malgré le fait que nous sachions qu’il nous manque un élément clé, nous maintenions notre intention de réalisation constante, parce que nous sommes déterminés et qu’une petite voix nous souffle à l’oreille :

 

« Tu vas y arriver, confiance ! »

 

Cette intention constante aura le mérite d’éliminer les scénarios d’abandon, avant même que leurs facteurs déclencheurs ne se manifestent, ce qui aura pour effet d’augmenter immédiatement la probabilité du scénario de réussite.

 

Supposons maintenant qu’armés de confiance, nous décidions de faire des rencontres intéressées car, avec un peu de chance, nous pourrions tomber sur celle susceptible de nous donner l’élément clé.

Alors d’un seul coup, la probabilité que notre objectif se réalise augmente encore, car nous nous donnons des ouvertures supplémentaires.

 

Imaginons maintenant que la Loi de Convergence des Parties soit « incarnée » en quelque sorte, non par des équations qu’on ne connaît pas mais par un gentil organisateur. Celui-ci étudiera les éléments en place, et notamment les possibilités qu’il a de jouer sur l’indéterminisme des trajectoires de personnes possédant l’information clé dont j’ai besoin, puis choisira celle qui nous amène à nous rencontrer. En incluant s’il le faut parmi ces trajectoires, pannes d’oreiller, de voiture, incidents de toute nature, etc., tout ce qui peut retarder et / ou dévier la trajectoire des uns ou des autres, et qui ne dépend que d’un rien !

 

L’adage de ce gentil homme, exécuteur des bonnes œuvres de la Loi de Convergence, serait alors : « Si c’est possible, je le ferai ».

 

On objectera bien sûr à ce mécanisme de la chance qu’il ne repose encore sur rien de tangible, et que je n’ai fait jusqu’à présent qu’allécher le lecteur avec une hypothèse que personne n’aurait envie de rejeter si elle pouvait être vraie.

 

Ce n’est pas tout à fait exact, car ce serait oublier...