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Synchronicité et boucles temporelles

Les boucles temporelles

Nous étudions ici un aspect fondamental de la Théorie de la Double Causalité (TDC) qui repose sur la possibilité de réaliser dans la pratique des boucles temporelles: il s'agit d'influencer le futur pour qu'à son tour il influence le présent (ou un futur plus immédiat), créant ainsi des coïncidences et d'autres effets décrits en bas de page. Ce phénomène de boucle temporelle est à la base de la TDC et il est possible de le valider expérimentalement en apprenant à provoquer des synchronicités, ce dont j'ai fait l'expérience décrite dans mon livre "La Route du Temps".

Dans une conférence où il a cité ce livre pour soutenir ma théorie, Jacques Vallée l'a très bien résumé par la phrase suivante:

<< Nos intentions causent des effets dans le futur qui deviennent les futures causes d'un effet dans le présent. >>

Il a ensuite affirmé que cet énoncé va devenir la base d'un futur courant dominant de la physique, celle de l'information. Or Jacques Vallée est un chercheur et écrivain de réputation internationale qui s'est fait ouvrir de nombreuses portes de laboratoires et instituts américains prestigieux, étudiant parfois dans le secret les phénomènes les plus étranges dans un champ d'investigation très large qui va des artefacts lumineux inexplicables aux anomalies statistiques, en passant par bien d'autres étrangetés. Il a passé sa vie à essayer de comprendre ces phénomènes et s'est forgé une conviction qui l'a amené à soutenir avec une étonnante conviction l'énoncé ci-dessus.

Le principe purement physique à la base de cet énoncé est la rétrocausalité, définie comme une causalité inverse: des effets peuvent précéder des causes.

Il faut savoir que ce principe est tout à fait compatible avec les équations de la physique, lesquelles sont symétriques par rapport à la variable temps, et qu'il ne viole qu'un postulat empirique et contestable: le second principe de la thermodynamique à la base de la flèche du temps et de l'irréversibilité (interdiction de remonter le temps). Nous avons largement relativisé ce problème dans "La Route du Temps" et ailleurs sur ce site.

Admettre le principe de rétrocausalité ne poserait en réalité aucun problème aux physiciens et pour ne citer que l'un d'entre eux, l'illustre professeur Thibault Damour de l'Institut des Hautes Etudes Scientifiques affirme que le temps est fondamentalement réversible et que la causalité est symétrique, en relativisant l'irréversibilité à des états particuliers de l'univers.

Le modèle standard de la physique repose cependant sur la causalité stricte et n'est toujours pas contredit. Il n'est cependant confronté qu'à des observations qui se font dans les accélérateurs de particules, or les énigmes sans réponse qui défient la causalité à notre échelle et à l'échelle cosmologique ne manquent pas.

La rétrocausalité pose en réalité un problème conceptuel, car elle soulève différentes interrogations parmi lesquels le paradoxe du grand-père: << Si je voyage dans le passé pour tuer mon grand-père, alors je ne suis jamais né, donc je n'ai pu voyager dans le passé pour tuer mon grand-père >> (Barjavel, 1943). Ce paradoxe est cependant résolu aujourd'hui de différentes manières possibles, parmi lesquelles se dégage un consensus (voir plus loin avec Dick Bierman). Le vrai problème avec la rétrocausalité est surtout qu'elle implique la possibilité d'influer sur le passé, ce que notre mental peut difficilement concevoir !

Avant de considérer en fin de page les applications pratiques de la rétrocausalité, nous allons faire une petite revue des personnalités qui ont joué un rôle important dans le développement dans la validation de son concept. Le lecteur qui n'est intéressé que par la pratique peut directement aller en bas de page: la rétrocausalité dans la synchronicité.

La rétrocausalité en mécanique quantique

Olivier Costa de Beauregard

Depuis 2011 les scientifiques anglosaxons (dont Richard Shoup et Dick Bierman ci-dessous cités) ont commencé à publier massivement des résultats d'expérimentations et des modèles théoriques qui réaffirment la validité du concept de rétrocausalité (retrocausation en anglais) en reprenant le modèle initialement proposé par le français Olivier Costa de Beauregard, comme interprétation à la fameuse expérience EPR d'Alain Aspect (1982).

Ancien directeur de recherche au CNRS aujourd'hui décédé, Olivier Costa de Beauregard a été plus ou moins marginalisé à l'époque par la "communauté scientifique" parce que son interprétation semblait cautionner la parapsychologie. Il est vrai que trois décennies en arrière, les physiciens étaient encore enfermés dans une conception du temps qui a volé en éclat seulement durant la première décennie du XXIème siècle. Le concept de rétrocausalité, exigeant notamment un futur déjà déployé, a longtemps paru impensable, mais aujourd'hui les choses sont en train de basculer rapidement et c'est au contraire le concept même de causalité stricte (avec flèche du temps) qui est de plus en plus remis en question.

Il aura donc fallu une trentaine d'années avant que le modèle de rétrocausalité d'O.C.B soit enfin considéré très sérieusement dans un congrès scientifique. Une vingtaine d'articles ont ainsi été publiés en actes du congrès international sur la rétrocausalité quantique qui a eu lieu à San Diego (Californie) le 13 et le 14 juin 2011: "QUANTUM RETROCAUSATION: THEORY AND EXPERIMENT", AIP CONFERENCE PROCEEDINGS". Le livre édité à l'issue de ce congrès est assez cher, mais en cherchant un peu vous devriez pouvoir trouver un par un sur Internet les articles qu'il contient à partir de la liste des auteurs et des titres qui se trouvent ICI.

Voici maintenant une vidéo qui restitue, dans un contexte où l'on détecte bien la frilosité française, l'appelation non controlée d'origine française de la rétrocausalité (modèle d'OC.C.B.). Rappelons que l'expérience cruciale du XXème siècle (EPR Alain Aspect) est également d'origine française.

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Interview d'Olivier Costa de Beauregard (1998, mise en ligne en 2012)

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La rétrocausalité dans la revue Nature

Anton Zeilinger

Une expérience de mécanique quantique réalisée en 2011 par des physiciens de l'équipe de Anton Zeilinger en Autriche, connu pour ses travaux sur la téléportation quantique, a réussi à imiter une étrange action dans le passé... ce qui les a conduit à se poser sérieusement la question suivante:

Des actions futures peuvent-elles influencer des évènements passés ?

Motivés par la question de savoir quelles sortes d'interactions et processus physiques sont nécessaires pour produire une intrication quantique (intrication = superposition d'états multiples), ces physiciens ont décidé de tester l'idée folle d'une intrication qui pourrait être produite à posteriori, après que les particules intriquées aient été mesurées et aient même pu disparaître. Ils ont alors réalisé une expérience aux résultats surprenants qui ont fait réapparaître une fois de plus le fantôme de la rétrocausalité:

Quantum physics mimics spooky action into the past

Ses résultats ont été publiés dans Nature:

Experimental delayed-choice entanglement swapping

Voic ma traduction de deux extraits des commentaires du premier article où sont rapportés les propos des deux principaux physiciens de l'équipe:

Deux paires de photons intriqués sont produites et l'un des photons de chaque paire est envoyé à une tierce partie nommée Victor. Des deux photons restants, l'un est envoyé à Alice et l'autre est envoyé à Bob. Victor peut maintenant choisir entre deux sortes de mesures. S'il décide de mesurer ses deux photons de telle sorte qu'ils soient forcés de rester intriqués, alors la paire de photons d'Alice et Bob devient intriquée. Si Victor choisit de mesurer ses particules individuellement, alors la paire de photons d'Alice et Bob termine dans un état séparé (non intriqué). La technologie moderne d'optique quantique a permis à l'équipe de physiciens de délayer le choix de Victor et sa mesure tout en respectant les mesures qu'Alice et Bob font sur leurs photons. "Nous avons trouvé que quelque soit l'état des photons mesurés par Alice et Bob, qu'il soit intriqué et donc montrant des corrélations quantiques ou au contraire séparé, cet état peut être décidé après que ces mesures soient effectuées", a déclaré Xiao-song- Ma, le responsable en chef de l'étude.

Selon l'expression fameuse d'Einstein, les effets de l'intrication quantique apparaissent comme une "étrange action à distance". Cette expérience récente a fait un pas supplémentaire remarquable. "Dans une vision classique naïve du monde, la mécanique quantique peut même imiter une influence d'actions futures sur des évènements passés", a déclaré Anton Zeilinger.

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La rétrocausalité en psychophysique

Richard Shoup

Un scientifique américain, Richard Shoup, PhD en informatique et co-fondateur du Boundary Institute de San-Jose en Californie, a publié un article dans lequel il réexamine et soutient l'interprétation d'O.C.B. en terme de rétrocausalité de la fameuse expérience EPR initialement réalisée par le français Alain Aspect en 1982 puis répétée, améliorée et confirmée dans ses résultats essentiels bien des années plus tard par plusieurs laboratoires dans le monde.

L'article suivant de Richard Shoup: <<Understanding Retrocausality -- Can a Message Be Sent to the Past?>> et illustré ici en planches diapos.

En voici quelques courts extraits traduits par mes soins:

<<Les évènements considérés comme relevant d'un hasard quantique ne sont pas vraiment sans causes, mais sont partiellement déterminés par des dépendances et conditions aux limites futures.>>

<<Une contrainte ou une condition aux limites dans le futur peut déterminer un état précédemment sous-contraint, de la même manière qu'une condition initiale dans le passé, les deux pouvant avoir des effets convergents sur cet état.>>

<<Les contraintes futures peuvent avoir un effet dans le passé si ce passé ne détermine pas complètement le futur, c'est à dire si une superposition d'états intriqués existe.>>

<<Des phénomènes psychiques ou "psi" bien connus peuvent de façon plausible être expliqués de cette manière, incluant la clairvoyance et la précognition (ou prémonition).>>

Richard Shoup fournit ainsi un cadre théorique sérieux - et longuement attendu - aux résultats des expériences de parapsychologie de Dean Radin ainsi qu'à la fameuse expérience de Daryl Bem dont j'ai déjà parlé ici.

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La rétrocausalité en psychologie

Daryl Bem

Une expérience de parapsychologie sur la prémonition, menée par un scientifique estimé dans une institution réputée: Daryl Bem, professeur de psychologie à l’Université Cornell (Etats-Unis), présente une preuve convaincante de la réalité d'un phénomène de causalité inversée dans un test consistant à deviner l'emplacement d'une image pouvant se trouver à deux endroits différents.

Plus de mille volontaires ont participé à l’étude, parue le 31 janvier 2011 dans le "Journal of Personality and Social Psychology":

Télécharger la publication

L'expérience utilisait des images tantôt neutres, tantôt suggestives sur le plan émotionnel. Lorsqu’il s’agissait d’une photographie érotique, les participants ont deviné sa position dans 53,1% des cas (au lieu de 50%). Il s’agit bien de précognition et non pas de clairvoyance, car le dispositif a tiré au hasard la position de l’image après que le choix ait été effectué. Aucune anomalie n’a été détectée pour les images neutres. Même si la différence observée (3,1%) semble faible, la probabilité d’obtenir de tels résultats en supposant l’absence de précognition est de 1%, ce qui les qualifie comme «statistiquement significatifs».

La conclusion de Daryl Bem a été obtenue en respectant les canons de la méthodologie scientifique. Elle a été critiquée hors publication scientifique par des sceptiques qui se sont attribués la vocation de nier systématiquement les revendications des parapsychologues. En bref et sans prendre parti, il est compréhensible que l'entrée de la parapsychologie dans le domaine de la science fasse l'objet de résistances, mais une chose est dorénavant acquise: il faudra combattre ou soutenir ce résultat dans le cadre scientifique, c'est à dire en répétant l'expérience et en faisant des publications sérieuses, soit pour réfuter le résultat, soit pour le confirmer.

Quoi qu'il en soit, la haute respectabilité de la revue dans laquelle cet article est paru aura au moins permis à la Théorie de la Double Causalité de commencer à être enseignée à l'université dans un cours de neurosciences sur les différents aspects de la cognition.

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La rétrocausalité en parapsychologie

Dick Bierman

Dick Bierman est un chercheur hollandais que j'ai eu le plaisir d'écouter durant une journée d'étude où nous avons tous deux présenté nos travaux à l'Institut Métapsychique International de Paris. Une idée fort intéressante de Dick est que la rétrocausalité pourrait expliquer pourquoi il est si difficile - voire impossible - de faire des expériences psi reproductibles (caractère élusif du psi). Selon lui, tous les phénomènes psi peuvent en effet être formalisés comme des anomalies temporelles où le temps semble se renverser.

Son raisonnement part d'un consensus qui se dégage aujourd'hui parmi les chercheurs et qui consiste à penser que les paradoxes temporels, comme celui du grand-père, sont automatiquement évités par la nature (par l'espace-temps). Il propose alors que si un phénomène psi pouvait être reproduit il pourrait fournir une quantité d'informations suffisante pour que l'on puisse générer un tel paradoxe. Comme la nature l'interdit tout se passe comme si elle nous confrontait à un seuil de reproductibilité que nous ne pouvons pas franchir, ce qui n'empèche pas l'observation de corrélations occasionnelles entre des états présents et futurs.

Je pense qu'il s'agit là d'une très bonne idée mais qui ne dépassera guère le stade intuitif aussi longtemps que nous n'aurons pas changé notre paradigme sur la création de la réalité, dans laquelle la conscience intervient d'une manière qui reste à creuser et qui fait probablement intervenir cette notion de boucle temporelle que j'analyse ci-dessous à travers les synchronicités. En quelque sorte nous ne saurions pas encore exploiter les propriétés d'asservissement temporel propres à la création possible de telles boucles aussi longtemps que nous restons emprisonnés dans un mode de pensée causal.

Dick Bierman a également réalisé des expériences qui confirment les conclusions de Daryl Bem ci-dessus, en faisant intervenir un modèle rétrocausal d'influence de la conscience similaire à celui de la Théorie de la Double Causalité. Ce point de convergence qui réunit aujourd'hui plusieurs chercheurs dans le monde est loin de se limiter à remettre en question notre conception du temps. Il implique également le rôle particulier de l'intuition (ou plus généralement de la sensibilité) en tant que capacité de notre cerveau droit à récupérer des informations en provenance de notre futur.

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La Rétrocausalité dans la Synchronicité

 

Nous entrons ici dans le vif du sujet des boucles temporelles qui peuvent être testées et exploitées dans la pratique.

J'en rappelle les fondements décrits dans "Le champ des possibles" et "La magie du hasard": le mental aux possibilités accrues par l'esprit est capable, via l'intention notamment, de générer de l'information dans le futur, sous forme de bulles de probabilités qui en grossissant ont des conséquences rétrocausales, par le fait qu'elles forment des chemins vers leur passé qui permettent de les atteindre. Il ne s'agit pas là d'informations qui remonteraient le temps comme un signal qui dépasserait la vitesse de la lumière, mais d'une influence du futur sur le passé consécutive à une corrélation passé-futur sous forme d'intrication macroscopique atemporelle, l'intrication permettant de préserver la causalité.

Il semble possible d'après mon expérience personnelle et bien d'autres, de provoquer des synchronicités pour obtenir des réponses concrètes à des demandes de réalisation ou à des questions, comme décrit dans "La Route du Temps". Nous entrons cependant ici dans le domaine de l'esprit et sa fonction première: le libre arbitre.

Je pose alors le postulat que l'esprit a des capacités de perception comme la conscience, sachant qu'il est fort possible qu'il soit lui-même à l'origine de notre conscience. Dans un contexte où l'esprit se situe par définition hors espace-temps 4D, notre existence ne peut être perçue par l'esprit que comme une ligne temporelle, comme une quatrième dimension d'espace. Cette idée rejoint en tout cas la physique relativiste. L'esprit aurait alors a priori accès à toute l'étendue de cette ligne de notre naissance jusqu'à notre mort. Il pourrait même être dans un sens cette ligne elle-même, puisque la fonction du libre arbitre est de la déplacer.

Nous avons ici l'ajout d'au moins une dimension suppplémentaire dans ce déplacement, car il pourrait y en avoir d'autres. Pendant que notre conscience assiste au déplacement de notre corps dans le présent selon 3 dimensions, notre esprit assisterait au déplacement de notre ligne temporelle en bloc selon ses quatre dimensions, incluant un temps devenu spatial.

Il s'ensuit que pour provoquer des synchronicités qui agissent sur notre ligne de vie, le principe de base à respecter est inévitablement de choisir une demande qui soit en conformité au chemin choisi par l'esprit pour se déplacer et donc évoluer lui-même, ce qui pose plusieurs questions:

  • Pourquoi le mental ne pourrait-il pas choisir lui-même ?

Réponse: parce que le mental seul n'a aucun libre arbitre. Par définition, ce libre arbitre appartient à l'esprit (hors espace-temps 4D).

  • Comment connaître le chemin choisi par l'esprit ?

Par la recherche du soi (qui suis-je ?), l'introspection intérieure (où vais-je ?), la méditation (dans quel état ?), la recherche du sens de sa vie, l'observation de l'égo et du mental, afin de ne pas les confondre avec l'esprit. Pour savoir si l'opération est réussie nous disposons d'une sorte de témoin lumineux: la joie que procure la sensation de vraie liberté, de se sentir centré, de vivre l'instant présent, le bonheur d'exister indépendamment de toute source de satisfaction matérielle, mais aussi la joie que procure l'intuition, l'inspiration, l'éveil...

  • Pourquoi ce chemin n'est-il pas déjà conscient ?

Pour deux raisons: la première est que si nous étions conscients de ce que nous avons à vivre, notre libre arbitre serait complètement faussé. Par exemple personne n'aurait le courage d'emprunter un chemin de souffrances dues à la nécessité de se libérer de l'emprise de l'égo, car l'égo lui-même le refuserait, interdisant ainsi toute évolution d'un esprit qui ne parviendrait pas à contrôler son corps: il y parviendrait évidemment encore moins. La seconde raison s'en déduit aisément: nous sommes matériellement cablés (notre corps et notre cerveau) pour ne pas pouvoir avoir conscience de notre futur, ceci étant la condition même de notre évolution.

Une fois comprise cette nécessité, nous pouvons partir à la recherche de ce que notre être intérieur ou esprit veut faire de sa vie. Les synchronicités agissent en effet sur notre chemin de vie en apportant des solutions à des problèmes par des voies imprévues. Même si cet imprévu n'apporte aucune information, la surprise même peut nous aider à évoluer par prise de conscience, comme nous l'enseigne la fameuse synchronicité recensée par Jung (le scarabée d'or).

Si le mental est en mesure de respecter l'adéquation nécessaire entre ce que veut l'égo et ce que veut l'esprit, il lui reste à faire une demande qui consiste à s'armer de l'intention d'agir dans le sens conforme à la demande. Il s'agit d'une part d'authentifier en conscience son intention, sans quoi l'univers ne pourrait la réaliser sous forme de bulle de potentiel, puisqu'elle ne serait pas durable. Il s'agit d'autre part de l'authentifier en actes, car rien ne peut arriver si l'on reste enfermé chez soi.

J'ai énoncé des aspects beaucoup plus pratiques de la création des synchronicités sur la page "Les théories de la synchronicité" en section 8: "Théorie de la Double Causalité versus Théorie de l'Endo-Système". Je ressence 9 dispositions d'esprit.

L'important est cependant de comprendre la source même de ces 9 dispositions, car il est impossible de s'auto-programmer pour les réaliser mentalement. En résumé, après avoir fait une telle demande pour laquelle chacun choisit le mode opératoire qui lui convient le mieux, le mental doit lacher prise afin de laisser agir la bulle intentionnelle qu'il a créé. Si tel n'était pas le cas, le mental parasiterait sans cesse cette bulle, et son attente (de la réponse) parasiterait également son comportement, lequel deviendrait incompatible avec l'ouverture indispensable face à l'imprévu. Il s'installerait en effet une situation de concurrence entre le chemin créé rétrocausalement par la bulle pour former la réponse et le chemin créé causalement par le mental pour aller à sa rencontre.

Il convient également de s'ouvrir aux dispositions d'esprit propres à l'ouverture au champ des possibles: le détachement, la foi, la confiance et l'intuition, car ces dispositions entretiennent la bulle sans la parasiter (au contraire du mental) et favorisent la réceptivité à l'imprévu. On remarquera que ces dispositions sont irrationnelles pour le mental puisqu'elles empèchent tout calcul ou raisonnement. Néanmoins, le mental a son rôle à jouer dans l'ouverture du champ des possibles dont il doit définit le processus opératoire dans l'action à mener (prendre des vacances à tel endroit, par exemple). Il ne s'agit ni plus ni moins que d'aller à la rencontre de possibles hasards porteurs de la réponse, mais sans chercher à trop définir leur nature pour ne pas restreindre le champ des possibles. Il est préférable d'avoir réellement laché prise au point d'oublier la raison pour laquelle on a adopté un comportement inhabituel, même si l'oubli n'est pas totalement indispensable si l'on a bien compris les écueils du mental.

C'est donc tout un art, assez peu compatible avec nos modes de vie occidentaux.

Il existe toutefois des techniques qui sont très bien adaptées pour exploiter la synchronicité dans l'obtention de réponses à des questions. C'est l'orient qui semble les avoir le mieux développées, semble-t-il, au travers de la pratique du Yi-King qui a tant passionné Jung lui-même, le père du concept de synchronicité.

Le Yi-King est une technique très élaborée dans le processus psychologique qu'elle implique durant sa pratique, et je ne saurais en faire un résumé à la fois assez court et assez juste pour ne pas la réduire injustement à une technique d'un type plus occidental, tel que le tarot ou autres systèmes de tirages, ce qui serait trahir l'usage des connaisseurs. D'un point de vue de physicien il est cependant difficile de ne pas faire l'amalgame qui consiste à assimiler d'une manière générale toutes les techniques faisant intervenir un tirage au hasard, suite à une demande impliquant un éveil de l'esprit, comme relevant du même principe, identique à celui que je viens de décrire pour la synchronicité, sauf dans le timing.

Le principe de base est en effet toujours le même: le résultat du tirage est censé fournir des indications ou conseils qui peuvent modifier le chemin de vie du demandeur dans la mesure où il adhère à l'énoncé qui résulte de ce résultat. Cette adhésion dépend d'une part de la qualité de l'énoncé, susceptible de donner l'impression qu'il correspond à la demande par simple projection du demandeur, et d'autre part de l'authenticité de la demande (accord esprit-mental), susceptible d'incliner le hasard à fournir une réponse en parfaite résonance avec la demande.

Dans ce dernier cas, nous avons le même mécanisme rétrocausal à l'oeuvre que dans le cas de la synchronicité: l'esprit étant accordé au mental, ne serait-ce que parce ce dernier accepte de se positionner sincèrement dans le doute et mieux encore dans l'humilité, l'esprit saisit le mental inconscient pour qu'il crée une bulle qui augmente fortement les probabilités pour le hasard fournisse la réponse choisie par l'esprit: c'est vital pour lui car c'est sa responsabilité, son déplacement et sa fonction même. C'est un peu comme si l'esprit était placé en face de l'occasion révée pour lui de communiquer enfin avec son mental, occasion qu'il a rarement puisque le mental est généralement controlé par l'égo. On ne refuse pas une telle offre.

Dans le cas où c'est seulement la qualité de l'énoncé qui aide à la suggestion que la réponse est conforme à la demande, alors qu'il ne s'agit que d'une projection, il n'en reste pas moins que le mental étant impressionné par cette réponse, il est ainsi placé dans une situation de confiance et de lacher prise qui va permettre dans une seconde étape de ramener l'esprit dans sa fonction qui consiste à influer sur le résultat du tirage, via le mécanisme précédent. Il s'ensuit que les meilleures techniques, telles que le Yi-King, sont celles qui prennent en compte cet aspect en faisant entrer le consultant dans un processus progressif, par étapes, où il finit par découvrir l'état présent de sa ligne temporelle, c'est à dire de son soi profond, l'esprit.