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      Théorie de la Double Causalité ?      
         
         

 

 MESSAGE pour les générations futures

Une aventure extraordinaire, vécue par Pierre Chastan

Bien que Pierre Chastan ait manifestement bénéficié d'aides qui ne venaient pas seulement du ciel mais aussi de la terre, je tiens à publier son "MESSAGE" qui se situe parfaitement dans l'esprit de la double causalité, même si ses 12 coïncidences ne lui sont peut-être pas en totalité imputables. On pourrait d'ailleurs résumer son aventure en déclarant: << Aide toi, le ciel t'aidera et ensuite le monde entier >>. PG.

***

La disparition du Commandant Cousteau - dont j'étais très proche - ayant laissé en cours de chemin son projet de Déclaration des droits des générations futures destiné à l'ONU, et mon petit voilier "MESSAGE" en bois que je venais de construire étant prêt à prendre le large, je me sentis auto-missionné pour mener ce projet à bon port: aux NATIONS UNIES à NEW-YORK.

J'embarque à  bord  ma dernière centaine de signatures recueillies à la pétition de soutien lancée à l'échelle de la planète  et destinée aux Chefs d'Etats, déjà signée par près de 9 millions de citoyens de 106 pays. Une mission impossible de l'avis de tous. Le  Maire de MEZE, le matin de l'appareillage tente en vain de me faire renoncer à ce projet le plus fou, décrira t-il à mon retour dans le bulletin municipal. DON QUICHOTTE DE LA MER pour certains, JEANNE D'ARC pour d'autres et utopiste pour tous,  je laissai à quai tous ces avis pessimistes dont ma détermination n'avait que faire et appareillai le 14 avril 1999 depuis le petit port de MEZE (34) sous le regard de quelques amis consternés venus me larguer les amarres. Pour tous c'était une entreprise vouée à l'échec.

Mais, Gibraltar passé, après une vingtaine de jours et de nuits à naviguer (mon Père craignait que le détroit ne soit pas assez large pour mon bateau) je me retrouvai quand même en Atlantique, ralliant en une semaine supplémentaire le port de Santa Cruz de Ténériffe aux îles Canaries, intuitivement choisi pour faire un complément d'eau le temps d'une escale d'une nuit, pour repartir dès le lendemain pour profiter des derniers alizées dans la traversée de l'Atlantique, à destination des Nations Unies à NEW-YORK-MANHATTAN.

Première coïncidence:

Bien m'en a pris, car c'est à partir de là que la double causalité (que j'attribuai alors à la chance) s'est invitée au voyage par une succession de coïncidences troublantes, de par la logique implacable avec laquelle elles m'ont aidé à atteindre le but visé, au dela de l'optimum que j'avais imaginé.

Car voilà qu'à cette escale mon enthousiasme a contaminé la Secrétaire et le responsable de la Marina del Atlantico, qui me proposent de la prolonger pour recueillir de nouvelles signatures de pétition de la part des Canariens, et même de m'y aider! La nuit portant conseil, le lendemain au matin du 18 avril je décide alors de prolonger mon escale le temps nécessaire pour reccueillir ces signatures.

Le premier rendez vous pris à l'initiative de la secrétaire me dirige comme par hasard vers Francisco AZNAR. Doyen de l'Université de la LAGUNA dix ans auparavant, il m'apprend que c'est lui qui avait organisé le colloque regroupant le Commandant Cousteau et des juristes du monde entier pour finaliser le projet de Déclaration de Droit des générations futures "d'hériter" d'une planète indemne et non contaminée !

Une conférence à l'Université m'est alors proposée avec traduction simultanée, car il s'est bien rendu compte que mes connaissances en langue espagnole étaient au ras des pâquerettes.

Je commençai ainsi, en plus du complément en eau, à faire un complément en signatures de ma pétition. Cependant les îles Canaries sont aux nombre de sept et les gens de la Marina me conseillent alors de faire une tournée des sept îles. Je rallie dans la foulée l'île voisine de Gran Canaria avec mon petit navire que j'amarre au port de Las Palmas, le but étant rencontrer cette fois-ci les étudiants de l'Université de TAFIRA.

Deuxième coïncidence:

Cheminant dans la ville pour chercher un bus pour l'Université, mon regard est attiré par l'enseigne d'une bibliothèque municipale où j'entre et me présente pour déposer des formulaires de pétition. En vain ! car malgré un mot de présentation rédigé par la secrétaire de la Marina, on n'y comprend pas ma demande. Je suis décontenancé. C'est alors qu'une voie de jeune fille m'interpelle gentiment et en français:

  • Je peux peut-être vous aider, monsieur, car je vois que vous ne parlez pas l'Espagnol.

Je lui demande alors comment me rendre à l'Université de TAFIRA et elle se propose de m'y accompagner. Dans le bus en route vers l'Université, elle me demande pourquoi:

  • Pour rencontrer le doyen de la Faculté des sciences de la mer.
  • C'est justement mon prof !

Pas mal, "le hasard" !

Troisième coïncidence:

Il s'ensuit une nouvelle conférence programmée pour le début de la semaine suivante, mais sans traduction simultanée cette fois-ci, à préparer par mes soins à mon retour à la Marina del Atlantico de TENERIFE. Je n'ai qu' un week-end pour écrire le texte en espagnol, ce à quoi je m'applique à l'aide... d'un dictionnaire, mais comptant sur une possible aide "providentielle" d'ici lundi 14 heures.. Aussi je prends un billet de réservation pour le premier hydroglisseur qui part à 7 heures du matin vers la Grande Canarie. j'aurai ainsi la matinée pour trouver de l'aide sur place pensais-je.

Une "panne d'oreiller" me fait rater le premier bateau du matin,  je prends donc le second.

Accueilli par les hôtesses du BONANZA, l'une d'elles m'interpelle:

  • Je vois à votre insigne que vous faites partie de l'Equipe Cousteau. Je suis française depuis 5 ans aux Canaries et militante à GreenPeace. Comme  je vois que vous ne parlez pas bien l'espagnol, si je puis vous aider par mes connaissances dans cette langue dès mon service terminé, ce sera avec plaisir.

A l'arrivée du BONANZA l'hôtesse me remet ainsi le texte de ma conférence, corrigé en rouge entre les lignes, en me précisant que j'avais eu beaucoup de chance en prenant cet hydroglisseur sur lequel elle faisait son service, car c'était la seule fois de l' année que celà lui arrivait de prendre cette ligne!

La campagne de signatures portée dans les autres îles visitées avec mon petit navire étant très bien amorcée et relayée par les habitants avec l'aide d'une amie, ma traversée en bateau aurait à attendre le retour des alizées en début d'année prochaine. Une hôtesse de l'air informée par mon épouse de mon intention de rentrer en France par les airs en laissant mon voilier MESSAGE aux îles se propose de m'envoyer par la poste un billet free.

Quatrième coïncidence:

José Antonio ARDERIUS, le responsable de la Marina del Atlantico m'informe alors qu' il me faudrait un soutien officiel pour bénéficier d'une remise sur frais de port très élevés pour mon bateau. Or je n'ai aucune recommandation de ce genre, pas même de la Présidente de l'Association Cousteau que j'avais sollicité avant mon départ de France. Je téléphone alors séance tenante à mon épouse pour savoir si elle est d'accord pour payer le port jusqu' au retour des alizées en début d'année prochaine: un an avec l'argent de la famille ! Et là elle me répond:

  • Tu viens de recevoir un courrier du Président de la République auquel tu avais écris avant ton départ, il y a deux mois, pour l'informer de ton projet d'aller à l'ONU.

Suspectant un coup du "hasard", je lui demande de me faxer de suite la lettre à la Marina. En me remettant le fax de cette lettre signée de la main de J. CHIRAC, le responsable de la Marina me propose d'arranger les choses dès demain matin pour ce qui concerne les frais de port, en sollicitant une audience auprès du consul, lequel, prenant connaissance de la lettre, de me déclarer:

  • Vous avez l'approbation du Président de la République, alors je vais vous faire une lettre de recommandation demandant à quiconque à qui vous la présenterez de bien vouloir vous aider dans la mesure de ses moyens.

Sur le simple fait de montrer la lettre du Consul, je n'eu finalement rien à débourser dans aucun port des Canaries, ni pour faire faire des photocopies de la pétition.

Cinquième coïncidence:

Mon amie Isabelle, l'hôtesse de l'air, m'envoie par la poste le billet free aller retour, mais au jour du départ prévu, toujours pas de billet arrivé à la Marina. Je me rends à l'aéroport pour tenter de prendre l'avion sans billet, gagné par la certitude que j'embarquerai quand-même:

  • Sans billet vous ne pouvez pas embarquer! D'autant qu'un problème d'informatique a fait que nous n'avons pas reçu la liste des passagers pour ce vol.

Je demande alors à rencontrer la Chef d'escale qui me déclare que tout ce qu'elle peut faire c'est que dès que l'avion se sera posé, demander au Commandant de bord s'il veut bien me prendre comme passager sans billet! Je retourne alors au guichet d'embarquement en affirmant à l'hôtesse d'accueil que dès que l'appareil se sera posé elle recevra l'ordre de me faire embarquer à bord ! En souriant, elle incline la tête de droite à gauche, malgré mon insistance à rester près du guichet avec mon sac à dos en attente d'enregistrement. Elle avait raison, sans la liste des passagers d'où pourrait bien venir une telle aide ?

C'est alors que coup de theâtre, tandis que les derniers passagers embarquent une sonnerie du téléphone retentit dans un bureau voisin dont elle revient précipitamment:

  • Montrez-moi vite votre passeport pour contrôle de votre identité, le Commandant vous prend à son bord. Dépêchez-vous car l'avion va partir.

L'explication me vint une une fois invité par le Commandant de bord dans le poste de pilotage, où il me montre un  petit papier fixé au tableau de bord, provenant de mon amie hôtesse, pour l'informer que parmi les passagers il y aurait son ami Pierre Chastan.

Mais pour ce qui est du billet ce n'est pas fini !

Sixième coïncidence:

Ayant fixé mon retour sur les Canaries en octobre, c'est à dire 3 mois après pour donner un coup de pouce à la campagne de signatures, et mon amie Isabelle m'ayant informé que mon billet gratuit Aller-Retour, vraisemblablement perdu par la poste, ne pouvait pas être dupliqué, je me rendais un vendredi dans une agence de voyage à Paris pour faire une réservation.

Un billet m'est proposé à un prix charter à saisir de suite. Mais je me sens pas de le prendre. Je remets à lundi me dis-je, prenant sans hésiter le risque qu'au prix proposé il n'y aura certainement plus de place.

Le samedi en fin de matinée, donc le lendemain, mon amie Isabelle me téléphone. Elle vient de trouver au courrier le retour de la lettre contenant les billets d'avion qu'elle m'avait envoyée à la Marina Del Atlantico Canaries avec la mention sur l'enveloppe: NON DISTRIBUE - INCONNU A L'ADRESSE INDIQUEE (La Marina del Atlantico).

Et là, force est de constater la précision insolente du retour de ce courrier qui arrive au jour J, après 3 mois d'égarement.

De retour aux Canaries avec cette fois-ci le billet gratuit en poche, en plus du plein d'eau je fais celui de près de 6.000 signatures de plus !

Ce pourrait être déjà assez pour ce qui est des coïncidences, mais reste à atteindre le but de la mission l'ONU à NEW-YORK, et là encore elles se sont produites dans une logique insolente.

Le 12 juin 2000 en fin de matinée,  je salue la statue de la liberté après avoir fait une escale imprévue à la Guadeloupe pour y prendre les signatures des enfants de l'école de Petit Paris, dont j'avais été informé en cours de traversée par un message de mes amis radio-amateurs. Cependant je n'ai de NEW-YORK qu'une carte trop imprécise sur l'emplacement des ports et marinas. Le 12 juin à midi, je salue la statue de la liberté et apercevant droit devant deux gigantesques tours et d'autres plus petites, mirage d' une Atlantide sortie de l'eau, je me dis que c'est là que je dois amarrer mon petit navire.

Mais où ?  Sans carte détaillée, je  navigue autour de la pointe de MANATTHAN, d'EAST RIVER à HUDSON RIVER  avec de forts courants. Et ce faisant, je répondais aux signes amicaux des consommateurs attablés aux terrasses des cafés qui avaient du remarquer mon drapeau de couleur blanche sur lequel était écrit en grosses lettres ma nationalité... pour la cause:

                                                             WORLD CITIZEN

Septième coïncidence:

un orage arrive avec le soir et je commence à m'inquiéter de ne pas avoir encore trouvé d'abri, aussi et pour la première fois j'implore mon mentor feu le Cdt COUSTEAU de m'aider.

Sans logique apparente, comme si ce n'étais plus moi qui dirigeait le bateau, j'entre dans une darse au fond du fond de laquelle une lumière apparait par la porte ouverte d'un hangar. Un homme en sort précipitamment, tout étonné de voir un voilier passer le long du quai. A tout hasard je lui lance mon amarre qu'il tourne aussitôt autour d'une bitte. Nous sommes un dimanche, il n'y a que lui qui travaille.

J'apprends qu'il construit une réplique de barques à rames anciennes avec la même marque de système de collage que j'avais moi-même utilisé dans la construction de mon MESSAGE.

Nous sympathisons de suite. Curieux de voir mon oeuvre, je l'invite à visiter mon bateau.

Sur son invitation je resterai amarré au quai de son atelier sans frais les quelques jours nécessaires à repérer une marina pas trop onéreuse. Ce sera la BOAT BASIN MARINA de la Ville de New-York.

Dixième coïncidence:

La lettre du Président CHIRAC montrée au Consul de France à NEW-YORK a fait mouche. Une recommandation du genre passe-muraille me permet d'accéder rapidement jusqu'au bureau de l'Ambassadeur permanent de la France auprès des Nations Unies, lequel me montre un document sur son bureau qu'il vient de recevoir. A l'attention de toutes les ambassades le Secrétaire Général des Nations Unies KOFI ANNAN dresse un constat à l'occasion du Deuxième Millénaire. Le titre de la première page témoigne de la synchronisation avec la mission que je me suis proposée:

                                                           POUR UNE TERRE VIABLE

  • Vous arrivez juste au bon moment !  me déclare l'Ambassadeur.

Je me rends compte alors que sans la campagne de signatures des Canaries je serais arrivé - sauf fortune de mer - un an trop tôt.

La double causalité peut-elle encore plus?  Pour ceux qui en douteraient encore voici la suite.

A propos de mon stationnement, je fus effrayé par des frais de Marina encore plus importants qu'aux Canaries: 100 Dollars par jour. Depuis 10 jours que j'étais amarré au ponton de la BOAT BASIN MARINA de la VILLE DE NEW-YORK, cela faisait 1000 dollars !

La demande d'audience étant présentée aux Nations Unies, j'étais alors décidé à repartir sur la France avec MESSAGE que je ne pouvais laisser plus longtemps à cause du prix du stationnement. Je déposai alors au petit matin un mot sur le bureau de la marina, demandant ma facture de frais de port. J'envisageai de filer à l'Anglaise comme on dit si les frais s'élevaient bien à 1000 Dollars (je ne touchais pas encore de retraite et vivais sur les revenus de mon épouse car j'avais refusé tout sponsoring).

Onzième coïncidence:

Parti en ville pour faire les courses nécessaires à une traversée de l'Atlantique de plus d'un mois sans escale, alors que je m'apprêtai à entrer dans un magasin d'alimentation je m'aperçois que j'avais oublié ma liste de courses. De retour au bateau pour la prendre, je trouve sur le quai près de MESSAGE  le responsable du port accompagné de la secrétaire du Commissionnaire des Parks et Récréations de la Ville de NEW-YORK, tous deux arborant un immense sourire:

  • You are the guest of mister STERN Commissionner des Parks and Recreations.

Je suis invité à rester le temps utile à ma mission: le temps d'obtenir l'audience et ensuite la période favorable pour traverser l'Atlantique Nord à destination de la France. MESSAGE est ainsi resté à New-York 21 mois pour le prix de zéro dollar. C'est le coup de main qu'il me fallait au dernier moment, la coïncidence étant que si je n'avais pas oublié la liste, je ne les aurais pas rencontrés et aurais surement quitté le port. Heureusement que lors de mon arrivée, j'avais eu la présence d'esprit de remettre à cette secrétaire une note indiquant le motif de ma venue.

Douxième coïncidence:

L'audience officielle avec le Secrétaire Général est fixée pour le 17 octobre 2001, un mois après les attentats du 11 septembre. Toutes les voies d'accès à l'ONU sont obstruées par des camions remplis de sable. Les 5 enfants des 5 continents de l'école des Nations Unies que j'avais demandé pour lire les 5 articles de la déclaration des Droits des Générations Futures ne pourront venir à l'audience. Le Directeur de l'école est formel. Et ce malgré l'insistance au téléphone, à la veille de l'audience, de mon ami de l'Equipe Cousteau, ancien d'HARVARD, qui avait été l' éminence grise du Cdt Cousteau. Impossible de faire revenir le directeur sur sa décision. Pas d'enfants dans l'enceinte de l'ONU. Mais moi je souris car je sais que ce sera comme je l'avais imaginé.

  • Ils seront demain à l'audience déclarais-je. C'est comme cela depuis le début de cette aventure.
  • Mais pas cette fois-ci me répondit mon ami, vous avez entendu le directeur comme moi.

En quittant le palais de l'ONU, sur le parvis, une conversation en français attire mon attention: c'est l'Ambassadeur permanent de la France aux Nations Unies que nous croisons par hasard.

  • Alors demain c'est le grand jour, me lance-t-il !
  • Oui, sauf que le Directeur de l'école des Nations Unies ne veut pas que les 5 enfants viennent à l'audience!
  • Ah bon!

Le lendemain, jour de l'audience dans le hall de l'ONU, grand sourire aux lèvres, le directeur et les 5 enfants sont présents comme si de rien n'était. Et mon ami de rester stupéfait!                                         

Pierre Chastan

Citoyen du monde né en France

Pour en savoir plus sur Pierre Chastan et son aventure: les pages web de Pierre Chastan